Eicher au Bataclan

Publié le par gunnar

Je ne voulais pas sortir des phrases linéaires pour raconter ce concert de Stephan Eicher à Paris, le 30 mai. Alors j'ai osé autre chose...

Avant
Certains diront qu'ils vont à un concert comme ils entreraient en religion. L'important vous répondraient d'autres, c'est de se perdre l'espace d'un moment pour justement oublier ce temps qui passe. Mais plus simplement, ne faudrait-il pas parler d'une logique excitation préalable à un moment de plaisir que l'on sait éphémère ? Alors on savoure l'étonnante voix de la Zurichoise Sophie Hunger (cf my space) en attendant.

Pendant
Il y a des détails qui ne trompent pas. Eicher a cette aura sur scène qui envoûte le public. Cette exigence avec lui même, sa musique et ses trois musiciens : Toby Dammit (déjà présent dans la tournée Taxi Europa), Martin Wenk (de Calexico) et l'arrangeur homme à tout faire hollandais Reyn. Ces quatre personnes transforment un banal concert en moment magique où tout serait si futile. Il a aussi cette gêne perceptible qui rend Eicher si humain, avec un zest d'humour ; à l'intrusion "Stephan je t'aime", il répond avec le sourire gêné "alors là, cela ne va vraiment pas m'aider". Le public a soif ? Eicher demande l'ouverture du bar sans succès, "vous avez voté Sarkozy et vous ne voulez pas faire de business...". Il donne une impression de facilité en choisissant des rythmes surprenant pour interpréter ses chansons que l'on attend plus ainsi. Oublié le Déjeuner en paix au rock très dur, il préfère une version acoustique qui déboule par magie sur la trompette de Rendez-vous. Combien de temps sera par contre livré dans une version particulièrement lente. Les chansons du dernier album Eldorado (Confettis, Weiss nid was es isch, Dimanche en décembre, Commercials, Voyage, Solitaires, Pas déplu, Eldorado) légitiment parfaitement ce mélange où s'intègrent standards (On nous a donné, Hemmige, Manteau de gloire, Pas d'ami, Ce peu d'amour, Campari soda), reprises (Neil Young et Edith Piaf) et le fameux I tell this night de son premier album éponyme.

Après
La scène est un échange intéressant entre l'artiste et son public. Je crois que le public ressort frustré de ce genre de concert. Frustré au sens qu'il ne peut pas prendre sa télécommande et rejouer un morceau ou mettre sur pause... C'est là toute la magie de la scène. On a l'impression d'avoir assisté à un spectacle qui nous échappe car il devient un souvenir que l'on ne pourra plus vivre. Je pense que la chanson numéro 13 restera gravée dans certaines mémoires. Eicher propose au public de choisir un titre puis un style. Ce sera finalement Eisbär dans un reggae dont l'interprétation sera gardée (à la demande de l'artiste) "entre nous".


Lire aussi Eicher à Rennes (Le monde d'osiris).

Actualisé le 19/11/07 :
Lire également un très bel article suite au concert bruxellois.

Publié dans culture

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G
Précisions pour vega ; quand je dis que la version de Combien de temps était livrée dans un tempo lent, je comparais avec d'autres concerts d'Eicher et non des versions en studio.
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V
Curieux, ce souvenir d'un particulièrement lent "Combien de temps" alors que je l'ai trouvé très rapide voire mené à train d'enfer. 8-)Autrement, oui, c'était assez exceptionnel, ce concert!
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F
tu me manques mon p'tit Gunnar alors un tit article pour une petite fleur bleue ???? Gros bisou bisou
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F
La scène est un échange et ton blog aussi c'est d'ailleurs pour cela que je viens te relire et te déposer mon bisou !
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F
Même si j'ai déjà lu ton article j'ai pas pu m'empêcher de passer te faire un petit bisou hummm c'était tentant ... sourire !
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